Käserei, Biomilk AG

fromagerie, Biomilk AG

Biomilk se lance dans la production de fromage

Dès novembre 2022, la première raclette biodynamique de Biomilk sera commercialisée sur le marché bio suisse, prête à être dégustée dans les petites poêles à raclette. Adrian Liechti, responsable Service pérationnels chez Biomilk AG, raconte dans cet interview pourquoi Biomilk s’est lancée dans la production de raclette et à quels défis est onfrontée l’entreprise.

01.10.2022 Daria Rimann

Biomilk parle avec fierté de sa raclette certifiée Demeter. Ils sont les premiers à l’échelle nationale à produire ce type de raclette à grande échelle. La fabrication n’est pas différente de la production de raclette bio. Mais les ingrédients constituent un point sensible, notam­ment le lait Demeter nécessaire pour cette spécialité de fromage suisse. «Le goût intense et naturel du lait entier Demeter constitue la pierre angulaire parfaite pour pou­voir fabriquer une savoureuse raclette. Je peux l’affirmer car je l’ai déjà goûtée», s’enthousiasme Adrian Liechti. «Le premier lot est vraiment une réussite encoura-geante. Elle n’a pas développé de substances amères de la présure végétarienne et fond parfaitement dans la petite poêle. Car en effet, s’il y a quelque chose que les Suisses détestent, c’est un fromage dur, caoutchouteux qui ne s’étale pas uniformément sur les pommes de terre.»

Exploiter tout le lait
La quantité de lait est la raison pour laquelle la petite lai­terie de la région bernoise s’est lancée dans la production de fromage. En 2019, cinq exploitations agricoles livraient leur lait Demeter et bio à Worb. Aujourd’hui, elles sont 14. La quantité de lait accrue et la promesse faite aux agri­culteurs par la laiterie d’acheter tout leur lait a conduit Biomilk à chercher un débouché raisonnable pour tout ce lait: «La manière la plus intelligente pour conserver le lait est d’en faire du fromage. Nous pouvons ainsi compenser les variations des quantités de lait», explique A. Liechti.

Défis
Néanmoins, avant de pouvoir produire sa première meule de raclette, Biomilk a dû passer par une phase de construc­tion d’un an. Et celle-ci a été émaillée de plusieurs difficul­tés. D’une part, le permis de construire s’est fait attendre à cause de plusieurs oppositions: «Au début, le voisinage n’était pas emballé par nos projets d’expansion. Il redoutait plus de trafic la nuit et plus de bruit. Mais lorsque nous nous sommes assis autour d’une table pour faire connaissance et aborder les problèmes, nous avons fini par trouver une solution acceptable pour toutes les parties», explique A. Liechti. D’autre part, les problèmes de livraison et la pénurie de matières premières étaient un sujet récurrent, jusqu’à ce que Biomilk réussisse à intégrer pleinement la fromagerie dans la laiterie existante. Pour cela, le local de stockage des bidons a dû céder la place à un local de remplissage du lait. Mais il n’est pas nécessaire d’avoir des secteurs séparés dans la laiterie pour fabriquer du fromage: «Étant donné que nous ne produisons pas de fromage à pâte persillée et que nous travaillons uniquement avec des matières pre­mières naturelles, nous n’avons pas besoin de séparer les locaux. Nous avons uniquement dû délocaliser le stockage des meules de fromage à Langnau, car nous n’avons pas de place dans notre cave et que celle-ci est en outre impropre pour le stockage de fromage», précise Adrian Liechti.

Essais et mises au point
Les cinq fromagers qui travaillent chez Biomilk ont dû faire des essais durant la première phase de production afin de trouver les processus de travail justes et produire un fromage parfait. C’est normal, pense Adrian Liechti: «Le lait est un produit naturel et c’est l’ex-périence du fromager qui permet une transformation optimale. L’important est d’ajuster les paramètres à chaque production et de toujours réagir de manière flexible au lait» Le moment de la coupe est un exemple pour illustrer cela: «Après adjonction de ferments lactiques et de présure, le lait doit être découpé à la harpe à fromage. C’est le fromager qui détermine au feeling le moment parfait. Et ce, en fonction du degré de fermeté ou de souplesse de la masse en question.»

Regarder vers l’avenir
Avec la commercialisation en novembre du fromage de raclette, Biomilk n’est toutefois pas au bout de son rêve de fromager. Un fromage à pâte mi-dure et à pâte dure en version douce et corsée est prévu pour le printemps et l’automne 2023 ainsi qu’une fondue pour l’hiver 2023. Biomilk peut aussi imaginer commercialiser un fromage fait avec du lait «Boire du lait respec­tueux» – un projet porté en commun par Biomilk et Bio Partner pour plus de bien-être animal et un élevage respectueux des animaux. Mais ce n’est à ce stade qu’un projet. «Pour l’instant, les détaillants*tes peuvent se réjouir de cette raclette qui pourra être commandée dès novembre sur la boutique en ligne de Bio Partner.»

Que ne faut-il pas oublier pour une soirée raclette?
«Le vin blanc», dit Adrian Liechti en riant. «Non, je plaisante. Personnel­lement, j’aime avoir sur la table non seulement un super fromage mais aussi le plus d’ingrédients possible. S’il n’y a que des petits oignons, des cornichons et des pommes de terre, c’est pour moi une chance gâchée. De plus, j’aime savourer en bonne compa­gnie un repas long et tranquille avec plusieurs pauses», ajoute A. Liechti pour expliquer ses préférences.

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