Cacao du Ghana (Thomas Alföldi, FibL)
Les délicieuses fèves des petites exploitations
Si le café ou le cacao porte le Bourgeon bio, le produit brut provient de petites exploitations d'Amérique latine ou d'Afrique.
Café et cacao : étonnamment, deux fèves tropicales figurent en tête du chiffre d'affaires de l'industrie alimentaire suisse. Tout est-il donc big business dans le café et le cacao ? En tout cas pas pour le Bourgeon bio. Si l'on achète un espresso ou une tablette de chocolat avec le Bourgeon, les fèves proviennent exclusivement de petites exploitations agricoles : pour le café, du Pérou, du Mexique, de Tanzanie ou du Honduras, pour le cacao, de la République dominicaine, du Pérou, de l'Équateur, du Honduras ou de Madagascar.
De meilleures cartes grâce à la coopération
Il n’y a pas (encore) de réglementation du Bourgeon Bio selon laquelle le café ou le cacao doivent provenir d'une petite exploitation, mais c'est la pratique générale. Un règlement de l'UE définit une petite exploitation comme suit: elle comporte moins de 5 hectares ou les coûts de certification sont supérieurs à 2% de ses recettes, qui ne doivent pas dépasser 15 000 euros. Comme ces petites exploitations sont généralement moins bien placées sur le marché que les grandes entreprises de plantation, elles se regroupent en coopératives. Les producteurs de cacao ou de café peuvent ainsi obtenir ensemble la certification bio et se battre à armes égales avec les grands acteurs du marché.
Plus que "juste" du bio standard
C’est la règle pour les chocolats exquis ou les espressos aromatiques portant le Bourgeon : sans contrôle annuel des entreprises d'origine, il n'y a pas de certificat bio. Pour ce faire, les coopératives forment des contrôleurs bio internes qui font à leur tour rapport aux organismes de contrôle bio locaux. Ces derniers sont régulièrement formés et encadrés par l'International Certfication Bio Suisse (ICB), une entreprise-sœur de Bio Suisse basée à Bâle. Les contrôles portent non seulement sur le respect de la norme bio de l'UE mais aussi sur le respect du principe de globalité et assurent que rien n’est produits sur des surfaces de forêt vierge défrichées. Les directives de Bio Suisse se distinguent du label bio européen par l’exigence de globalité. Pour le café et le cacao, cela signifie que toutes les cultures d'une exploitation doivent non seulement être produites selon les normes biologiques mais aussi que les terres cultivées n’ont pas été déforestées après 1994. Si ces conditions sont remplies et que la qualité est bonne, plus rien ne s'oppose à l'exportation vers la Suisse. Grâce au savoir-faire suisse, ces fèves, issues de petites exploitations agricoles sont transformées en produits raffinés destinée aux bars à café branchés. Seule l’odeur du café ou du cacao rappelle alors les structures simples des petites exploitations agricoles des pays d'origine.